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Tribulations au Sous-Bois Dormant

Tribulations au Sous-Bois Dormant

La journée fût longue, le travail éreintant, les transports assourdissants. Franchissant ma porte, je retire avec empressement mes escarpins, libérant mes pieds endoloris. Nonchalamment, je jette ma veste, sur le dossier d’un fauteuil. Toute la journée, je songeais à cet instant précieux où enfin je pourrais me blottir dans mon canapé. Confortablement installée alors,  je gribouille, je rêvasse…
Je m’évade dans un monde onirique et poétique où rêve et réalité se confondent. Un monde où tout est possible, où raison devient déraison. J’invente des explications extraordinaires aux choses ordinaires de la vie…

Auto-portrait de Lumi Poullaouec sur son canapé dessinant le monde féérique qui l'entoure.

C’est alors, qu’Ils apparaissent. Là, partout autour de moi, virevoltent toutes sortes de fées bienfaisantes, d’Éphémères solitaires, de Sylphides intrépides…
Partout autour de moi, grouillent des Gnomes grincheux, des Muses mutines, des Lutins taquins.
De petites souris construisent des châteaux de dents pendant que les renards les prennent en photo. Dans ce monde merveilleux, l’abus de chocolat est bon pour la santé, sur les pommiers poussent des pommes d’amour, les nuages sont des barbes à papa que les oiseaux picorent.

Illustration d'un monstre mangeur de stylos sur un bureau. © Lumi Poullaouec

Dans ce monde, il y a une explication logique à toutes choses curieuses de la vie. Les mystérieuses disparitions de stylos sont causées par de petits monstres affamés venant les grignoter sitôt le dos tourné.

Alice au pays des merveilles rencontre le chapelier fou dans un univers mystérieux. © Lumi Poullaouec

Ce monde m’attire. Je ferme les yeux…
Je deviens toute petite alors. Minuscule, je bascule de l’autre côté, dans cet univers intriguant et coloré. Là, dans le Sous-Bois Dormant, je rencontre le Chapelier Fou qui m’invite à boire le thé. Autour d’une tasse d’eau infusée, il m’apprend l’existence de toutes ces créatures dont je n’avais jamais entendu parler. Saviez-vous qu’au fil des saisons, de petits êtres discrets régissaient la nature ?

Une lutine jaune dans les fougères. Les Lutins verts ne sont pas contents. © Lumi Poullaouec

L’été, après un long sommeil, les rayons du soleil éveillent les Lutins Verts du Sous-Bois Dormant. Bannissant toutes les autres couleurs de leur royaume végétal, ils n’ont de cesse de peindre la forêt dans un camaïeu verdoyant…

Une empourpreuse, fée d'automne, soufflant le début de l'automne. Elle est assise sur une feuille pourpre. © Lumi Poullaouec

Les nuits estivales se font plus longues, plus fraîches. La chaleur de l’été se dissipe peu à peu. Le vent souffle sur les plaines annonçant l’arrivée des magnifiques Empourpreuses. Dans un balais féerique, elles teintent, de leur souffle magique, les abres de couleurs flamboyantes…

Fée d'hiver apportant une orange aux lutins. Tout est glacé sur son passage. © Lumi Poullaouec

Le puissant vent du Nord souffle, siffle, emportant au loin les feuilles dans un vaste tourbillon d’or. Dès lors, la fée des glaces prend place, tapissant prairies et champs d’un délicat tapis blanc. Tout est silencieux et paisible alors. La nature s’endort enfin…

Fée du printemps faisant fleurir toutes les fleurs dans les jardins. © Lumi Poullaouec

Les belles nuits d’hiver s’écourtent. À l’horizon, les lueurs du soleil levant réchauffent timidement le Sous-Bois Dormant. La neige lentement se dissipe, laissant paraître les herbes folles des champs. Les gouttelettes de pluie de printemps réaniment doucement les Sylphides. Sensibles aux charmes des couleurs, des senteurs, partout d’un geste enchanteur, elle font jaillir des fleurs.

Couple d'éphémères, petites fées de la nature. © Lumi Poullaouec

Au printemps, le Sous-Bois Dormant abonde de petites fées de tous genres.
Aux premières lueurs du matin naissent les Éphémères. Ces délicates créatures ne vivent qu’une seule journée. Elles la commencent en se pourchassant, se courtisant…

Couple d'ephémères s'embrassant sous une branche de guy. © Lumi Poullaouec

Les branches de gui ont des pouvoirs mystérieux. Dessous, les Éphémères voient naître leur amour avant de s’éteindre ensemble, enlacés et heureux, à la nuit tombée.

Petite nymphe des lacs créant des origamis d'oiseau prenant vie. Elle est assise sur un nénuphar à coté d'un lotus. © Lumi Poullaouec

Près des lacs, on aperçoit parfois quelque Naïade solitaire. Attristée du court destin des Ephémères, d’un souffle, elle donne à leurs enveloppe éteinte une nouvelle vie. Et c’est ainsi, que partout dans le  Sous-Bois Dormant papillonnent de petits oiseaux de papier.

Le petit chaperon rouge fuyant le grand méchant loup. © Lumi Poullaouec

Ce monde, si féerique soit-il, abrite aussi dans les coins les plus sombres des êtres troubles et moins avenants.
Ici, le Grand Méchant Loup n’a de cesse de poursuivre ce pauvre Chaperon Rouge. Dans toute la Sombre Forêt, on entend son ventre creux gronder.

Lutin à longue barbe grincheux parcourant les bois dans la nuit.

Un peu plus loin, errent les Gnomes à Longue Barbe. Ils sont les argousins d’êtres si noirs qu’ils en chassent le soleil pour plonger la contrée dans une nuit éternelle.

La fée carabosse, maléfique, dans son laboratoires de potions magiques. © Lumi Poullaouec

Parmi ces êtres peuplant la Sombre Forêt, certains n’ont pas toujours été si noirs. Autrefois, Carabosse était une fée des plus heureuse, amoureuse d’un homme vil qui sans émoi lui coupa les ailes. Son cœur se changea en pierre, la rendant méchante et cruelle.

Bébé endormi par le marchant de sable. © Lumi Poullaouec

À la nuit tombante, cachée sous ma couette pour échapper à tous ces êtres obscurs, je guette l’arrivée du Marchand de Sable.  Bientôt, il répandra  sur mes yeux sa poudre et je m’endormirai…

La muse à rêves dessine les plus jolis rêves du monde à la lueur de la bougie. © Lumi Poullaouec

Une Muse viendra alors me dessiner les plus jolis rêves du monde…

Une borealis, fée créant les aurores boréales dans les pays du nord. © Lumi Poullaouec

Dans mes rêves, une Borealis, de sa longue chevelure, illumine la noirceur de la nuit, ondulant silencieusement dans les cieux…
Je me demande alors… Est-ce un rêve ou la réalité ?

BANDEROLE
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Photographe passionnée et illustratrice rêveuse. J'ai durant toute mon enfance été bercée par les histoires de créatures peuplant les forêts finlandaises. C'est de cette culture que je puise mon inspiration.
La Finlande... en macro !

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Comments

C’est boooooooo 😉

C’est poétique, sensible, beau, enchanteur. Les mots me manquent… Encore bravo, ce n’est pas la première fois que je lis ce texte ét il me donne à chaque fois la même émotion. J’adore, je ne me lasse pas ! À quand un livre que je puisse le mettre dans ma bibliothèque?

Une petite pause de légèreté, de douceur, d’espièglerie aussi… Lumi, c’est si joli !
Et j’ajouterai : à quand des cartes postales ? Cette année, j’ai envie d’envoyer des fées en guise de bons voeux 🙂

C’est adorable j’adore !

C’est vraiment charmant !

Le plein d’émotion est fait! De la douceur, du charme et une pointe enfantine que j’adore!merci

Merci c’est un ami qui m’a conseillée vos photos!Et je l’en remercie!

Toujours un plaisir de voir et revoir ces portes ouvertes sur ton petit monde 🙂